Un roman bien mystérieux à bien des égards... mais ô combien réussi!

Il y a quelques temps, au cours d'une discussion avec Carine Foulon sur la page Facebook où je signalais la sortie de son premier roman  (la dame est connue davantage pour des albums pour jeunes enfants) "Chicago Requiem", paru le 1er juillet aux éditions Dreamcatcher, je me suis dit que je n'avais jamais rien lu d'elle... et bien que cela ne tienne, bien que cela ne semblait pas être ce que je lisait habituellement, je me suis dit que je devais tenter malgré tout. Je l'ai donc reçu en service presse de ma maison partenaire, les éditions Dreamcather : comme toujours, merci à l'adorable Vanessa pour sa confiance et bien, je confirme : ce n'est absolument pas ce que je lis, la dark, ce n'est pas mon truc MAIS ce roman atypique est vraiment vraiment bien fait, bien écrit, original et vaut plus que le détour. Pas un instant je ne regrette de l'avoir lu, même si certains passages ont été durs, pour moi, mais je vous dirais pourquoi ensuite ;) à tel point que j'ai pensé immédiatement à l' offrir à l'une de mes amies qui se reconnaîtra en lisant cette chronique : je suis sûre que ça va lui plaire aussi (pourtant, nous n'avons pas du tout les mêmes goûts côté lectures ;) ) 

Comme toujours, voici la présentation de l'éditeur (mais mais mais... elle est aussi énigmatique que ce roman) : 
À la fin de l’année 1923, un corps est repêché dans le fleuve Chicago.
Les années qui suivent, chaque mois, à la même date, un homme arpente les allées du cimetière.
Il vient fleurir la tombe de la victime.
Comment celle-ci a-t-elle filé sa corde ?
L’histoire commence deux ans plus tôt, en 1921.

Elle relate les événements qui ont conduit au drame

Mon avis :  soyons clairs, oubliez cette présentation (ou presque lol ou alors revenez-y après avoir lu le livre) si ce n'est qu'elle est aussi mystérieuse que ce roman, comme je l'ai dit, vraiment atypique. 
Je vous préviens, vous risquez d'être un peu déstabilisé les premiers chapitres mais ACCROCHEZ-VOUS car il est de qualité, vraiment bien écrit et il vaut vraiment que l'on persiste, vraiment. Je suis sûre que vous ne serez pas déçus! la preuve, ce n'est pas mon style et je l'ai lu rapidement.

Je vais essayer de vous raconter le début de l'histoire pour vous mettre l'eau à la bouche, comme à chaque fois, mais là, vu le roman en question, il y a beaucoup de suspsense, des secrets, des non-dits, je ne peux pas trop vous en dire sans trop vous révéler de l'intrigue ^^ 

Nous commençons par un prologue...excepté celui-ci, tous les chapitres, y compris l'épilogue ont un titre, une citation (ça, j'adore!) et une date, ici 1921... ce qui permet de nous repérer dans cette histoire parfois complexe avec quelques fois des retours en arrière... et la première phrase attaque fort : "Elle s'appelait Susan Henderson. Son mari l'appelait Suzie". Ce qui frappe, dès ces premières lignes, c'est le temps utilisé , "l'imparfait", un temps du passé donc. On peut supposer que la jeune femme n'est plus. Autre fait remarquable, on a une succession de phrases brèves (les paragraphes sont assez courts aussi) ce qui attire forcément l'attention du lecteur car ce n'est pas courant et là encore, l'intrigue aussi. C'est comme si l'on avait un compte-rendu journalistique assez simple (mais seulement en apparence). Ce prologue nous présente donc cette jeune femme, sa situation familiale (elle est mariée à William et a deux enfants : c'est Nelly, une domestique qui s'en occupe surtout car elle n'a pas la fibre maternelle, nous dit-on) et l'on nous dit aussi qu'elle va souvent chez le cousin de son mari, Richard, un bel homme, lui aussi marié et père de famille. Là encore, on nous fait la description de son épouse Eileen, une femme qui, elle, visiblement se plait de sa situation de femme mariée à la maison, éprise de son mari... et pourtant, un soir, il semble que le séduisant Richard force Susan à une relation sexuelle non consentie (un viol donc) et qu'il la manipule pour qu'elle ne parle pas (on apprend à cette occasion qu'elle a été comédienne et à cette époque, encore, c'est mal vu), la jeune femme semble tétanisée (ce qui ce comprend et pourtant ce qu'on ne comprend pas, c'est que malgré cela, elle continue à le voir (plus qu'étrange, non? elle devrait le fuir, porter plainte ou du moins le dire à son mari mais rien!) Le chapitre se termine comme il a commencé, avec ses deux phrases mystérieuses, à l'imparfait "Elle se nommait (changement de verbe) Suzanne Henderson. Son mari l'appelait Suzie."

Franchement, après  un tel prologue, on ne peut être qu'intrigué... le chapitre 1 a pour titre le nom d'une femme "Mérédith Cartdrige" et se déroule à Miami en mars 1922. Là, nous plongeons dans un autre univers puisque nous voyons l'arrivée de cinq hommes dont le chef s'appelle Al Capone! Ce nom vous dit forcément quelque chose, non? C'est l'une des autres forces de ce roman : mélanger des personnages purement inventés par Carine à des personnes ayant réellement existé et franchement, quand on lit Al Capone, on se doute qu'on n'évoluera pas au milieu des Bisounours ;) Nous voilà donc, dans l'univers de la mafia maintenant et visiblement, la bonne qui les reçoit a davantage peur de sa patronne que d'eux. Les hommes sont déstabilisés et nous avec! étrange... mais je vous promets que vous comprendrez pourquoi par la suite : nous assistons alors à une conversation entre cette femme et le seigneur de la mafia qui vient lui demander de l'argent pour ouvrir une maison close, tout ça à côté d'un théâtre nommé "Susan Weather" (tiens, tiens ce n'est pas le prénom de la femme du prologue) et l'on aura confirmation qu'il s'agit de la même lorsque Mérédith avouera être la soeur de son mari et qu'elle leur voue une haine  terrible (surtout à Susan) et qu'elle est prête à investir de l'argent pour se venger d'eux, comme de l'acteur principal de ce théâtre, Edward Miller Mais là encore, c'est surtout de sa cousine Rose, la femme que le dit-acteur a épousée dont elle semble vouloir se venger, imaginant même la tuer. 

La question est donc pourquoi cette femme qui est assez jeune (entre 25 et 30 ans) hait autant certains membres de sa famille au point de vouloir les tuer, de pervertir tout ce qui se situe autour de ce théâtre qui leur appartient, voire d'envisager de faire sombrer la ville de Chicago dans la corruption et la perversion et d'envisager des meurtres, des traffics en tous genres... La question est donc POURQUOI?! on aura un début d'explication dans le chapitre 2 qui se situe 6 ans avant lors du premier mariage de cette fameuse Mérédith... mais mais mais, je ne vous en dis pas plus... sachez simplement qu'en écrivant cette chronique, je vois davantage comment est construit ce très bon roman mais qui ne ressemble finalement à aucun autre (du moins, de moi ce que je lis et connais) et l'on est pas au bout d'en apprendre sur les secrets et noirceurs des uns et des autres! pffffffffiouuuuuuuuuu  

Alors comment classer ce roman? Vous savez que je lis principalement (ici, hein?) de la romance et du fantastique, des classiques pour le travail (oui, oui, je l'ai toujours dit, pour moi, ce n'est pas un problème de passer d'un Harlequin classique à un Voltaire) mais là? que dire? certains, puisque j'en ai discuté avec Carine, classent ce roman dans la dark romance (parce que oui, la dame est géniale, vous pouvez discuter et débattre de son roman sans souci, elle aussi, comme les auteurs de Dreamcatcher avec qui j'échange est ouverte à la discussion et adorable). Alors autant je dirais que je suis d'accord pour le côté dark (si vous n'aimez pas ça, passez votre chemin) mais romance? euhhhhhhhhhhh non! pas du tout! alors, certes, il y a bien de l'amour dans ce roman, on côtoie des couples amoureux, on a de très jolies scènes sensuelles mais pour moi, une romance, ce n'est pas cela! on a couple qui part de zéro (ou presque) et l'on va vers le "bonheur" ou le "malheur si cela se termine mal" mais on a un fil conducteur qui est la trame quasi principale du roman et ce n'est pas le cas ici. Les couples sont déjà formés (pour les principaux) et certains, à la fin, pourraient laisser penser que... mais c'est déjà la fin : il faut donc un tome 2 pour savoir ce qu'ils deviennent. Donc, pour moi, romance, non! Du roman de suspense? mieux! car il va y avoir de multiples intrigues et des mystères, des enquêtes etc...  N'oubliez pas que dès le départ, nous avons une jeune femme qui ressemble à une jeune héroïne assez douce et naïve, mais mal dans sa peau, qui semble malheureuse dans son statut familial mais dont on parle au passé. Que va-t-il donc lui arriver? De plus, on évolue à Chicago, à la période qui précède et se déroule durant la Prohibition : on y rencontre donc les "rois de la pègre " de cette époque comme Al Capone ou encore Johnny Torrio (personnes ayant réellement existé) et bien sûr, il est évident que Carine Foulon a fait des recherches historiques sérieuses sur cette période et la ville de Chicago. Alors roman historique aussi! 
Donc, romance? dark romance, roman historique, thriller ?  chacun se fera sa propre opinion! ce qui est sûr, c'est que ce roman n'est pas banal et est justement passionnant à cause de cela.

D'habitude, j'évoque aussi les personnages principaux mais si je le fais comme pour les autres chroniques, je pourrais trop vous en dire sur cette histoire : je vais donc les évoquer en quelques phrases : Susan, la jeune femme dont on parle dès le départ est douce en apparence, semble malheureuse et on ne comprend pas bien pourquoi jusqu'à ce que tout s'éclaire et finalement, on la plaint plus qu'autre chose. Son mari William sera le "héros" de cette histoire : je dis héros parce que c'est le personnage principal mais est-ce pour autant un héros au sens littéraire du terme? pas vraiment!. Par moment, on a envie de le prendre dans nos bras pour le consoler, parce que le pauvre, il va subir son lot d'épreuves et à d'autres, on a envie de terriblement le secouer, voire il nous fait presque horreur mais mais mais, n'a-t-il pas des raisons d'agir comme cela? Mérédith, sa soeur ensuite, qui paraît-il, a son fan club! mais quelle horreur! les gens sont fous, je vous le dis! ^^ c'est une malade mentale, une perverse et une tarée! Elle a le mal en elle. Pitié, qu'on ne me dise pas qu'elle est "admirable" parce qu'elle ose tenir tête et se comporter comme un homme, à une époque où les femmes étaient cantonnées à la maison! NON NON et reNON! je n'admets pas cette explication : je suis la première à être admirative de certaines femmes qui ont osé braver les diktats et conventions de certaines époques pour s'imposer mais là, non! c'est une folle (et elle n'est pas soignable)! de la mauvaise graine, comme on disait autrefois! Bref, j'en reste là de peur trop vous en dire mais sachez que je déteste ce type de personnage pervers et malsain et qu'à certains moments, il m'a fallu faire une pause (enfin, pas longtemps, hein? lol) pour digérer tout ce qu'elle faisait ! je déteste les tarées et c'est le personnage principal féminin du roman! pffffffffffiouuuu j'ai donc eu ma dose! Un fan club, non mais je vous jure, hein? c'est comme ceux qui veulent réhabiliter Sade! beurkkkkkkkkkkkkkkkk inadmissible!! en même temps, si je l'ai détestée autant, c'était qu'elle était plus que réussie, non? Je terminerai par Rose et son mari Edward, l'acteur : ceux-ci je les ai bien aimés, même si lui est un peu détestable avec Susan mais il aime vraiment sa femme et sa fille, et cela le réhabilite aussi. Rose est vraiment une chouette femme, généreuse, belle, sensuelle, elle, elle ne se comporte pas comme on attendait d'une femme à cette époque mais, elle le fait bien! Je pourrais continuer avec Eileen, Richard et tant d'autres mais à vous de les découvrir.

Je terminerai enfin par le style de l'auteur, vraiment intéressant, et comme son roman, atypique : certes, il apparaît simple au premier abord mais ne vous y laissez pas prendre : c'est la marque de la dame et cela le rend plus riche encore car cela crée comme une sorte de détachement, qui n'en est pas un évidemment, et qui permet de relater ces faits d'une manière vraiment vraiment intéressante. Je vous le dis, bien que je n'aime pas ce style d'histoire habituellement, j'espère vraiment qu'il y aura un deuxième tome (il y a vraiment matière à , malgré la disparition de certains personnages) parce que j'ai vraiment aimé cette construction, cette écriture et j'aimerais savoir ce qu'ils deviennent!

Donc, précipitez-vous : ne vous laissez pas déstabiliser par ce résumé ou ces premiers chapitres : poursuivez! cela monte crescendo et vous devriez ressortir bluffé par ce roman qui est une réussite! Oui, il est atypique, oui par moment il dérange par sa noirceur alors qu'à d'autres, il nous montre de jolis passages d'amour, oui il nous fait nous poser des question et non, il ne correspond pas totalement à ce qui se fait actuellement et alors?! je dirais que c'est justement sa force et sa qualité! Encore une fois, comme je vous l'ai dit, je n'en étais même pas à la moitié que je savais que j'allais l'offrir à l'une de mes amies : une preuve de plus, non? 

Alors, pour le commander, deux solutions : soit en ebook sur Amazon, c'est par ici : Chicago requiem , soit en papier, directement aux éditions Dreamcatcher, sur leur site ;)