Bonsoir à tous : entre la journée très longue de travail et cette mauvaise nouvelle, je n'ai guère eu le coeur à poster aujourd'hui! Mais la vie continue : ce ne serait pas rendre hommage à Bernard Simonay que de déprimer : il aimait trop la vie pour ça!
Afin que vous vous rendiez compte de l'humaniste, de l'homme et de l'écrivain engagé et exceptionnel qu'il était, je vous poste sa biographie qu'il avait rédigé, lui-même...
Demain, je reprendrai mes posts et mes publications : je suis contente en relisant les derniers messages que nous avions échangés début mai de savoir que mon article lui avait beaucoup plu. Je reprendrai cette pensée de Montesquieu que j'ai fait mienne depuis longtemps " Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dispersé. "
Au revoir Bernard, vous me manquerez beaucoup... Je continuerai à faire étudier vos romans, à parler de vos livres et je conserverai précieusement toutes nos discussions, rencontres et échanges... Vous étiez un homme rare, comme il en existe peu!
Amis lecteurs, vous retrouverez sur le blog prochainement de nouveaux articles sur ses romans car oui, je les ai tous et certains pour moi, sont incontournables et doivent être lus. ;)
Bonne soirée
Soly
Biographie de Bernard Simonay rédigée en janvier 2015 par lui-même :
http://www.bernardsimonay.fr/biographie.html
Mes lecteurs ne m’en voudront pas. Bien que je sois né sous le signe du Lion, signe réputé pour son goût de la parade, je n’aime pas trop parler de moi. Mais pour répondre à la demande de quelques curieux, voici quelques informations personnelles.
Je suis né six ans après la guerre (la Deuxième, la plus meurtrière; et Mondiale, qu’elle était, la guerre !) Cela veut dire qu’en regardant en arrière, c’est comme si la guerre s’était terminé en 2009, ce qui n’est pas très loin, somme toute. Finalement, je l’ai échappé belle ! Né six ans plus tôt, j’aurais pu prendre une bombe sur le tournant de la pomme. Ce qui eût été fort contrariant pour les humeurs!
J’ai donc été conçu au cours de cette joyeuse période que l’on a appelé ultérieurement le « baby boom ». Une période qui en a amené une autre, un peu moins rigolote, celle-là, que l’on nomme aujourd’hui, le « papy boom ». Traduction : arrivée à l’âge de la retraite de tous ces babies concoctés dans l’euphorie du retour à la paix. Des papys et des mamys pour lesquels il va bien falloir se débrouiller pour payer leur retraite.
Mais revenons au début. 1951. Et la suite…
J’ai eu la chance extraordinaire d’avoir des parents en or, qui m’ont élevé dans un esprit d’indépendance et de liberté, avec beaucoup beaucoup d’affection. Aujourd’hui, ils ont rejoint les étoiles, et ils me manquent. Mais ils me rendent parfois visite, la nuit, dans mes rêves, et cela me fait du bien de pouvoir les serrer encore un peu dans mes bras. Je ne les remercierai jamais assez pour tout ce qu’ils m’ont apporté.
Je suis né à Paris, qui était alors vraiment la plus belle ville du monde. De nos jours, faut admettre, elle a un peu perdu de son charme…
Je suis donc un vrai Parisien. Si, si ! J’ai des origines parisiennes, mais aussi ch’tis, alsaciennes, franc-comtoises, et surtout, surtout ! bretonnes. D’ailleurs, je connais un peu le breton. Essentiellement les jurons, que ma grand-mère paternelle m’enseignait bien involontairement quand j’étais petit. Ca se retient bien les jurons…
Ma famille habitait Beauchamp, dans un département aujourd’hui disparu : la Seine et Oise (78). Le numéro est revenu à un lambeau de ce département, les Yvelines, ce qui explique pourquoi celles-ci ne sont pas à leur place du point de vue alphabétique. Beauchamp, c’était la campagne, avec des rues qui n’étaient encore que des chemins de terre. Les petites villes étaient séparées par des champs et des bosquets que l’on appelait pompeusement forêts. Ce n’est pas une blague! Il y avait des bois, des champs, avec de vrais légumes et de vrais arbres! Et des sangliers, des cerfs, des chevreuils, des écureuils, tout plein de bestioles sympathiques. Mon papa m’emmenait souvent leur rendre visite. Là, à moins de deux kilomètres de la maison, il me montrait une grotte où avaient vécu des hommes préhistoriques (c'est vrai, il y avait encore des traces de feu de camp!) et une vieille borne romaine rebaptisée "rocher du conseil aux renards". Il me disait que la nuit, les renards s'y réunissaient pour y écouter le plus ancien parler et régler les problèmes. Et j'y croyais. La preuve, je m'en souviens encore. Moi, j’imaginais que ces forêts, qui me semblaient immenses, étaient peuplées de loups féroces et de sorcières, parfois d'indiens sur le sentier de la guerre, de trappeurs venus tout droit des sylves américaines (et des livres qui me tombaient sous les yeux. Merci, monsieur Fenimore Cooper!) Les sangliers irascibles coursaient les promeneurs du dimanche un peu trop téméraires. Les noms de ces forêts trottent encore dans ma mémoire : le bois de Barachin, de Portalis, la forêt de St Leu, celle de Montmorency…) La dimension de ces forêts aurait fait hurler de rire l’ami Fenimore évoqué plus haut. Mais pour moi, c’était déjà un monde d’évasion dont mon imagination déjà fertile repoussait les limites à l’infini.
Aujourd’hui, ces bois n’existent plus. On a tué les arbres et à la place, on a fait pousser des usines, des immeubles et des autoroutes. Toutes choses bien utiles à entretenir la pollution. Il n’y a plus de sangliers, mais des locataires non moins irascibles…
J'ai fait quelques études...
Mat sup (maternelle supérieure) à Colombes en... il y a longtemps...
Ecole primaire à Beauchamp, entre 1957 et 1960. J’ai même sauté le CE2. Youpi! Mais ce ne fut pas forcément une bonne idée.
Ensuite, j'ai fréquenté un Collège d’Enghien les Bains, un établissement qui n'existe plus de nos jours. Comme il était situé boulevard d'Ormesson, et que les élus de l’époque débordaient d’imagination, on l’avait appelé… le collège d’Ormesson (Sacré Jean ! Il était déjà célèbre à l’époque. Ah non, ce n’était pas lui ? ) J’y ai eu de bons profs, même s’ils étaient sévères. Mais l’endroit ressemblait un peu à une prison. Triste et gris. Il ne donnait pas franchement envie. Nous étions quarante par classe, et il ne serait venu à personne l’idée de faire le clown pour faire rigoler les copains. Les profs avaient la baffe et l’heure de colle faciles. Le collège est l'apprentissage de la survie en milieu hostile.
Malgré tout, j’en suis sorti vivant, nanti du BEPC et d’un autre diplôme que j’avais tenu à passer même s’il n’avait plus aucune valeur à l’époque : le Certif ! Eh, oui, j’ai mon certificat d’études et c’est de ce diplôme dont je suis le plus fier. Sans doute parce qu’il a été supprimé.
Pour aller de Beauchamp à Enghien, il fallait prendre le train. Et dans les années soixante, il y avait encore des locomotives à vapeur. Lorsque j’ai raconté ça à mes enfants, mon fils (né en 1977) m’a regardé avec des yeux ronds et m’a demandé : « t’es si vieux que ça, papa ? »
Lycée: Lycée Van Gogh, à Ermont, où j'ai eu mon bac, série C (Maths-Physique), en 1970. Sympa, ce lycée. J’en conserve de bons souvenirs. Mais c’est souvent le cas pour le lycée. Les classes étaient grandes, claires. Il y avait de la place. Et c’était mixte. Enfin on ne séparait plus les garçons des filles. Il est tout de même plus agréable d’être entouré de frais minois féminins que de museaux de mâles toute la journée. Dire qu’il y a des crétins qui veulent revenir en arrière aujourd’hui. Encore un coup fourré des intégristes effrayés par les femmes, sans doute.
Le bac en poche, je me suis dirigé sans trop me poser de questions vers une faculté de Maths et Physique, à St Denis. J’y suis resté deux ans. J’ai arrêté au début de la troisième année pour des raisons de santé, puis de mariage, une fois remis sur mes papattes.
Je n'avais pas été correctement orienté. J'aurais dû être dirigé vers une section littéraire, mais la section "A" était le parent pauvre de l'éducation nationale! J’étais pourtant passionné par l’Histoire.
Déjà, à l’époque, j’écrivais… Mais je n’en parlais pas.
L’écriture, je suis tombé dedans quand j’étais petit....
Doté d'une imagination galopante, nourrie à la substantifique moelle des romans de Jules VERNE, de James Oliver CURWOOD, de René BARJAVEL, Robert MERLE, abreuvé de westerns, de films d'aventures, de cape et d'épée, d'histoires de pirates, de péplum et autres dessins animés, j'ai eu envie très tôt de faire du cinéma. (Non pas en tant qu'acteur. Les lèvres pulpeuses et les poitrines généreuses des actrices ne me travaillaient pas trop quand j’avais dix ans), mais en tant qu’auteur-réalisateur. On ne doute de rien, à cet âge-là ! Malheureusement, le milieu du cinéma était comme un mirage inaccessible. Alors, j'ai commencé à coucher sur le papier les histoires qui me passaient par la tête. C’étaient des aventures de cow-boys, de pirates, de chevaliers, avec moult méchants à trucider et autant de jolies princesses (de dix ans !) à sauver. Et à force d’écrire, – avec beaucoup de difficultés au début –, je suis tombé amoureux de la langue française. Et j'ai continué à écrire, pour le plaisir. Sans penser à être publié plus tard. Pour moi, les écrivains étaient comme les acteurs: des extra-terrestres!
Mais il fallait bien vivre. Après avoir abandonné mes études, j’ai commencé à travailler. Je devais nourrir la famille que je venais de fonder… Je passe sur les différentes activités « alimentaires » que j’ai occupées et dont la plupart ne m’ont pas laissé de souvenirs impérissables.
Avec le temps, j'ai commencé à nourrir le vague espoir d'être un jour publié, mais je n'y croyais pas trop.
Mais finalement, je suis devenu écrivain...
Passionné par la Science-Fiction, j'ai commencé à écrire des romans dans ce style, tous parfaitement impubliables. Jusqu'au moment où j'ai écrit PHENIX. Cet ouvrage m'a demandé cinq ans de travail. Mais comment faire publier un manuscrit de près de 900 pages? Surtout en étant français! Plusieurs fois, on m'a répondu: Ah, si au moins vous étiez américain ! Ben voyons !
J'ai eu alors la chance, en 1984, de rencontrer Annick Béguin, qui tenait la librairie COSMOS 2000, rue de l’Arc de Triomphe, dans le 17ème arrondissement. Les habitués s’en souviendront immanquablement. Annick a aimé Phénix et m'a guidé dans mes démarches. Finalement, le troisième éditeur contacté, Jean-Paul Bertrand, directeur des Editions du Rocher, a décidé de le publier. Même si je n'étais pas américain... Il ne l’a pas regretté. Et moi non plus.
Jean-Paul quitté ce monde en juillet 2011. Nous ne travaillions plus ensemble depuis quelques années, mais je lui garde une place dans ma mémoire et mon affection, avec un grand merci. Il fut le seul à l’époque à prendre le risque d’éditer un parfait inconnu, auteur d’un énorme pavé de « science-fiction », et « malheureusement » français. Mais Jean-Paul aimait relever les défis. Nous avons publié 19 romans ensemble.
Le premier, Phénix, est paru le 21 août 1986. Et ce fut le début d'une aventure formidable. Aujourd'hui, je vis de ma plume. Mon trentième-cinquième roman, L'OR DU SOLOGNOT, doit paraître fin avril ou début mai 2014 chez Calmann-Lévy, où j’ai suivi une grande dame de l’édition, Jeannine Balland.
Quelques infos, comme ça :
Je suis marié avec une fée, Viviane. J'ai trois enfants, Michaël, Lily et Sophie. Depuis le début 2008, j'ai aussi 2 petits-enfants, deux garçons, Louka et Sandro. Plus une petite fille, Lilou, venue au monde le 30 juin 2011...
Et encore...
Signe astrologique: Lion ascendant vierge (ou chat, compagnon dragon dans l'astrologie chinoise). Je dis ça pour les amateurs. Mais je n'y crois pas.
J'aime la loyauté, le courage, la fidélité. Je suis indépendant et n'appartiens à aucune religion ou à quelque mouvement politique que ce soit. Je suis libre et entends le rester.
J'aime la campagne, le calme, les arbres, la mer, le soleil et un bon whisky irlandais après une bonne journée d'écriture... Je suis gourmand et j'ai quelques kilos à perdre... Mais je me soigne! Enfin, quand je peux...
Je déteste : les lâches, les égoïstes, les individualistes, les fanatiques, les frimeurs, les imbéciles, les gens superficiels... Ca fait du monde! Cependant, quelqu'un a dit, je crois que c'est Pierre Desproge, "il ne faut pas prendre les gens pour des cons! Il y a déjà tant de cons qui se prennent pour des gens!"
Je déteste aussi les crétins irresponsables et les inconscients qui se foutent de l'avenir de la planète. Voir LA TERRE DES MORTS et LE SECRET INTERDIT... Et le petit dernier: LA PROPHETIE DES GLACES.
Je n'ai guère de considération pour les hommes politiques et plus généralement les hommes de pouvoir. Ces braves gens ne devraient jamais perdre de vue que « sur le trône le plus haut du monde, on n’est jamais assis que sur son cul ». Et relire l’ami Montaigne qui a écrit cette belle maxime…
Il existe heureusement, en compensation, des hommes et des femmes d'exception, généreux, passionnants, qui nous réconcilient avec l'espèce humaine et nous enseignent à aimer la vie.
Alors, ne perdons pas de vue que cette planète est magnifique, étonnante, magique, inattendue, grandiose, déroutante. Un cadeau merveilleux que nous ont fait la Nature, les Dieux, la Providence, appelez ça comme vous voudrez. Respectons-la. Et profitons avec sagesse de tous ces trésors que nous propose la Vie…
Carpe Diem...
Biographie faite par Bernard Simonay lui-même (lien vers son site qui je l'espère continuera d'exister grâce à ses enfants ou sa famille : http://www.bernardsimonay.fr/index.html )
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