mercredi 30 mai 2018

Un 4ième tome tout aussi palpitant...

mercredi 30 mai 2018
Franchement, s'il y a bien une série dont je ne m'ennuie pas, ce sont les Crimes en Himalaya de Bernard Grandjean qui sont parus aux Editions du 38 : j'avoue que j'attends chaque tome avec impatience et celui-ci a encore plus renforcé cette envie : je l'ai refermé en disant : "vivement le suivant."
Ce que j'aime dans ces enquêtes, c'est que non seulement on a l'impression de voyager au fin fond de l'Asie mais en plus, l'auteur nous la fait mener en compagnie de deux enquêteurs atypiques, que l'on apprend à connaître à chaque tome un peu plus : on voit leur évolution, c'est le fil conducteur, leur vie, leurs amis, leurs amours (enfin, ça, c'est pour Gopika) et pourtant, chaque enquête se lit indépendamment : pas besoin donc de forcément avoir lu toute la série pour apprécier chaque opus, même si je vous le conseille vivement... 

Le tome 4, intitulé "Complot au Sikkim" (la région où se déroule ces histoires) est sorti le 25 avril aux Editions du 38 et une fois de plus, je remercie Anita pour sa confiance et me l'avoir fait découvrir...

Présentation de l'éditeur
C’est l’effervescence à l’école de Namdang au Sikkim : la pièce de théâtre tirée d’un opéra tibétain, dont Gopika interprète le premier rôle, a retenu l’attention du directeur d’une revue culturelle internationale. Un rayon de soleil dans l’atmosphère brumeuse de cette veille du Nouvel An tibétain ! D’autant que la situation politique est préoccupante, entre les violences d’une grève générale et les tensions à la frontière entre l’Inde et la Chine.
Mais voilà qu’avec la mort étrange d’un commerçant népalais de Namdang, les premières pièces d’un inquiétant puzzle se mettent en place. Gopika, Doc Tenzin et leurs amis devront faire appels à toutes leurs ressources pour déjouer un noir complot destiné à embraser la région.



Après Le talisman tibétain, Les évadés du Toit du Monde et La vallée du yak sauvage, Complot au Sikkim est le 4e tome des enquêtes de Gopika, jeune enseignante indienne, et de son ami Doc Tenzin, médecin traditionnel tibétain.

Mon avis
Comme je l'ai dit avant, pas besoin de connaître les autres tomes puisque chaque histoire est indépendante... pourtant, cette fois, l'auteur repart sur ce qui s'est passé à la fin du tome 3 pour l'héroïne et évidemment, si vous ne l'avez pas lu, vous aurez un petit peu de mal à comprendre de quoi il est question MAIS ne vous faites pas de souci, Bernard Grandjean vous donnera les éléments pour comprendre ce qui s'est passé dans "La vallée du yak sauvage" et pourquoi, Gopika semble déprimée en ce début de roman... En effet, force est de constater que la jeune femme n'est pas dans son état normal : nous l'avions quittée tout à ses amours (je ne vous en dis pas plus si vous ne l'avez pas lu) et nous la retrouvons plus abattue que jamais.

Vous l'avez compris, comme à chaque fois, je vais vous raconter le début de l'histoire... Nous sommes donc toujours dans la région du Sikkim, à Namdang, au pied de l'Himalaya et la météo semble faire écho à l'état d'esprit de notre héroïne...  Nous sommes en janvier et visiblement Gopika a des problèmes car elle souffre d'insomnies. Or, nous avions plutôt l'habitude d'une personne plutôt positive, gaie et déterminée, certes un peu coeur d'artichaut et rêvant du grand amour mais dans aucun des trois tomes précédents, nous l'avions croisée ainsi, malgré tout ce qu'elle avait vécu. On ne peut donc qu'être intrigués... 

Elle s'en va toutefois rejoindre ses deux amis, le docteur Tenzin (un médecin tibétain traditionnel) et le lama Tsültrim (un moine du monastère d'à côté) pour manger avec eux comme chaque mercredi. La conversation porte essentiellement sur un spectacle de l'école qui va avoir lieu et auquel Gopika va participer parce qu'elle d'origine indienne. Elle jouera le rôle d'une reine de ce pays. La particularité de ce spectacle est qu'il sera joué en 4 langues : l'hindi donc, le népalais, le tibétain et même de l'anglais et c'est cette originalité qui va attirer l'attention de plusieurs personnes...
Le chapitre 2, lui, est bien moins léger et l'on comprend que la mauvaise météo évoquée plus haut est à l'image de ce qui se prépare : nous suivons cette fois deux hommes qui se rendent à un rendez-vous étrange et inquiétant, tout comme leurs personnes. Ils rejoignent dans un coin perdu un troisième lascar et tous évoquent le climat tendu de la région : on se rend compte que là, on est dans une tension politique et que quelque chose d'important va se jouer. De plus, les mots "camarades" "parti" et "cause" ne semblent laisser aucun doute quant au parti que semblent suivre ce groupe qui s'apprête à commettre un meurtre.. Or, quelle n'est pas notre surprise d'apprendre que la future victime vit à Namdang et que, visiblement, ils le considèrent comme un traître à éliminer. En revanche, ils décident de laisser la vie sauve à sa fille, qui vit avec lui. Pour finir, le "chef" leur intime l'ordre de récupérer un message caché et codé, dans un reliquaire tibétain. 


Mais qui sont-ils et pourquoi veulent-ils tuer cet homme? vont-ils réussir ? et surtout, que vont venir faire nos deux héros dans cette affaire? comment vont-ils s'y retrouver mêlés? Comment va-t-on passer d'une représentation d'un opéra traditionnel à un complot politique (d'où le titre ;) voire à un ou des attentats? et bien, vous le saurez lorsque vous aurez lu ce quatrième opus des Crimes en Himalaya. ;)

J'étais ressortie un peu frustrée et mal à l'aise à la fin du tome 3, quant aux choix de vie de Gobika : bien sûr, l'histoire se déroulant à l'autre bout du monde, dans une région reculée de l'Inde, il est difficile de juger les moeurs et coutumes qui n'ont rien à voir avec les nôtres. Il n'empêche que... Or, notre auteur géniallissime a su trouver une explication plus que cohérente pour expliquer ce qui s'est passé ensuite. BRAVO! car non seulement c'est logique pour l'histoire mais en plus, cela permet à la jeune femme de ressortir de cet imbroglio dans lequel elle s'était fourrée, la tête haute(enfin... plus ou moins ^^ ) et de se réconcilier avec son caractère habituel de midinette cherchant le grand amour ;) On est d'ailleurs en droit de se demander si elle va, un jour, trouver le bonheur qu'elle mériterait bien. MAIS je ne voudrais pas que ce soit la fin de la série, donc, je veux bien la voir continuer à s'amouracher du prochain bel Indien ténébreux qu'elle rencontrera. :) C'est vraiment un personnage chouette que Bernard Grandjean a créé : elle est brillante, moderne et indépendante (surtout pour une femme de sa condition et de ses origines) mais en plus, elle est terriblement humaine et l'on ne peut qu'hésiter entre amusement et désappointement devant ses erreurs récurrentes... 

Elle forme une équipe brillante avec son acolyte, Doc Tenzin, même si ce dernier est plus en retrait ces deux derniers tomes... Il faut quasiment attendre la fin pour le voir nous stupéfier et se dire que cet homme bien mystérieux a encore bien des secrets à nous dévoiler. Il est bien dommage que ce sage homme soit si sage car je me dis qu'il est si différent de Gopika qu'ils feraient un couple étonnant ces deux-là. Mais Tenzin regarde plus la jeune femme comme un père ou un oncle protecteur... J'ai vraiment hâte de le découvrir encore plus dans les prochains opus : je sens que cet homme possède des pouvoirs que l'on ne fait qu'effleurer... Il est vraiment le pendant de la jeune femme car lui est souvent trop sérieux et l'on aimerait qu'il se lâche un peu (mais c'est un sage, un homme religieux en partie donc...) 

On retrouve avec joie l'actrice Shirley ( ou Namgyel) une diva de Bollywood et qui est présente depuis le tome 1 : moins présente cependant, elle est une sorte de grande soeur qui n'hésite pas à dire ses 4 vérités à notre héroïne... En même temps, sa richesse et son influence dans le monde des arts sont un atout pour nos enquêteurs. Je la retrouverai avec plaisir. 

Enfin, il y a ^^ chuttttttttttt les personnages secondaires de ce roman et qui sont ,comme toujours réussis! Certains vont sans doute disparaître avec la fin de cette histoire et la résolution de cette énigme et l'on ne peut que le regretter (même si l'on comprend pourquoi) Moi aussi, je suis tombée sous le charme de certains ;)  mai ils sont là pour servir cette enquête qui est, comme toujours, menée de main de maître par nos deux héros. 
Bernard Grandjean a su construire un duo d'enquêteurs atypiques dont ce n'est pas le métier et pourtant, qui font preuve d'une efficacité unique : l'un et l'autre sont très différents et pourtant, ils se complètement parfaitement si bien que cela fonctionne et que toutes les histoires sont crédibles.
Celles-ci prennent naissance soit dans les croyances, soit dans la culture de ces pays (on est à la croisée de plusieurs d'entre eux) soit dans les rivalités ou affrontements politiques qui déchirent cette région. On continue donc à chaque fois d'avoir envie de sauter dans le premier avion pour se rendre dans ce coin méconnu du grand public, d'aller rencontrer nos héros (et leurs amis) et surtout d'essayer d'aider à la sauvegarde de la culture tibétaine, tout en luttant contre l'ogre chinois. 
Bernard Grandjean réussit à nous faire passer à la fois des messages d'amour, de tolérance mais aussi de désespoir face à un pays (le Tibet) qui se meurt, brimé depuis des décennies par différents facteurs et notamment le pouvoir chinois. Certes, ces romans sont d'abord et avant tout un moment de détente, des polars uniques... mais là encore, ils essaient de manière modeste mais claire, de nous avertir sur ce qui se passe à l'autre bout du monde... et tout ceci, mes amis, est bien triste quand on voit la richesse de cette ou ces cultures.

Donc, une fois encore, ne passez pas à côté de cet excellent quatrième tome des "Crimes en Himalaya" de Bernard Grandjean et allez enquêter aux côtés de Gopika et Doc Tenzin pour tenter d'empêcher ce complot qui se déroule au Sikkim en ce terrible mois de janvier... Je vous le dis, une fois encore, vivement vivement le tome 5!

Pour l'acheter donc, c'est par ici : Complot au Sikkim



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