jeudi 22 mars 2018

Quand le commandant Gerfaut s'attaque à la légende de la bête du Gévaudan...

jeudi 22 mars 2018
cela donne forcément une histoire encore plus étrange et passionnante puisque notre célèbre policier se retrouve confronté à une légende du XVIIIième siècle... mais évidemment, nous somme face à un policier exceptionnel, atypique, spécialiste des tueurs en série, donc très terre à terre et qui ne cesse, pourtant, enquête après enquête, de faire face à l'inexplicable et donc de se remettre en question, tout en restant très réaliste! Bizarre, me direz-vous? et bien oui, c'est la force des romans mettant en scène le commandant Gerfaut car on a des histoires ancrées dans la réalité mais qui nous font douter jusqu'au bout parce qu'il se passe toujours quelque chose qui fait que ^^ mais chut! revenons à notre histoire et donc ce tome 5 qui s'intitule "La Bête du Gévaudan". Il est sorti aux Editions du 38 le 1er mars en ebook et en version papier. Je remercie une nouvelle fois, vivement, Anita, l'éditrice des Editions du 38, pour sa confiance et ce service presse. (Bon, je vous l'avoue, depuis, je les ai tous achetés en broché au salon du livre de Paris, tant j'aime cette série ;) addicte, je vous dis ^^ ) 

Présentation de l'éditeur
Le commandant Gerfaut est en vacances quand Adriana, son assistante, le prévient qu’un meurtre atroce vient d’être commis en Lozère, dans la famille de Paul, son second adjoint. L’expert des tueurs en série doit élucider un assassinat si horrible que le légiste hésite à se prononcer sur l’origine des blessures. Les gens de la région, soutenus par une association d’éleveurs, accusent déjà les loups et des émeutes sèment la pagaille dans l’enquête.
Mais les meurtres se poursuivent !
La population évoque alors le retour de la bête du Gévaudan, cet animal mystérieux qui avait terrorisé la Lozère au XVIIIe siècle.
Coincé par la guerre entre éleveurs et défenseurs du loup, faisant les frais des ambitions politiques de certains et confronté à un tueur non identifié que rien ne semble pouvoir arrêter, Gerfaut doit gérer une situation de crise en s’appuyant sur son instinct.
La solution se trouverait-elle dans le passé ? Et si la bête du Gévaudan était vraiment de retour ?
Le commandant Gerfaut va montrer les crocs et sa morsure sera fatale.

Mon avis : si vous suivez le blog depuis quelques temps, vous savez que je suis tombée non seulement sous le charme de l'écriture de Gilles Milo-Vacéri mais que je suis totalement addicte à sa série des "Enquêtes du Commandant Gerfaut " : c'est simple, moi qui ne lisais jamais (ou quasi ) de polars, voilà qu'avec lui, je les enchaîne et que je compte bien rattraper mon retard de ses autres romans, entre deux romances ou histoires fantastiques. J'avais lu les tomes 1, 2 et 4 et il me restait donc les tomes 3 (réécrit mais j'en reparlerai lors de ma prochaine chronique) et 5, celui-ci. Habituellement, j'aime bien lire dans l'ordre car on note forcément une progression dans l'évolution des personnages mais aussi de l'intrigue sous-jacente MAIS deux raisons m'ont décidée à lire celui-ci avant le trois (lu depuis) : tout d'abord, parce qu'à la fin du tome 2, on faisait allusion au tome 4 et surtout, surtout, parce que je suis passionnée par cette légende de la bête du Gévaudan depuis longtemps : tant de théories ont couru sur ce "loup/fauve/homme/hybride ou autre?" que je ne pouvais qu'être curieuse de voir comment notre talentueux auteur allait, lui aussi, s'emparer de cette mystérieuse histoire qui continue donc de fasciner par delà le temps... et bien sûr, je n'ai pas été déçue, vous vous en doutez bien ;) puisque Gilles Milo-Vacéri nous propose sa réécriture du mythe, tout y ajoutant sa touche personnelle et bien sûr, tout en l'insérant, parfaitement à sa série et donc en étant fidèle à l'univers de ses personnages et de ses enquêtes.

Mais avant d'aller plus loin, comme toujours laissez-moi vous racontez le début de l'histoire : comme pour les précédents tomes, j'essaierai évidemment de vous donner envie de lire ce tome (je vous rappelle que chacun peut être lu individuellement et dans le désordre, chaque roman étant indépendant, même si bien sûr, on apprécie davantage l'interaction entre les personnages si l'on connait toute la série), tout en ne vous disant rien qui pourrait vous emmener vers une piste ;) et quand on part à la chasse d'une telle créature légendaire, je ne peux que vous inviter à ouvrir grands vos esprits, vos yeux et vous laisser guider par notre policier fascinant... Et, pour une telle bête, c'est bien ce qu'il faut, non? ;) 


Or, afin de ne pas perdre de temps et de vous mettre tout de suite dans le bain, ce tome s'ouvre, comme toujours, par un prologue qui ne peut que retenir notre attention ( rappelez-vous les romans précédents, il y a souvent des indices ou un lien dans le prologue avec l'enquête qui nous attend) et bien cette fois, on attaque fort puisque l'on plonge dans les méandres de la bête elle-même! oui, oui, vous avez bien lu : on assiste à l'attaque de la première victime grâce à plusieurs points de vue interne : tout d'abord, nous voyons et traquons la première victime à travers son regard et bien sûr, nous avons accès à ses pensées! 
Nous avons à peine commencé le récit que les premières se posent : une bête est-elle capable de penser? de prévoir? de raisonner ? d'avoir des tactiques de chasse terribles? ou même des sentiments? et bien oui mes amis! notamment quand cette bête est soit personnifiée (rappelez-vous les fables de La Fontaine ;) ) ou encore quand l'on se trouve dans un récit fantastique et que nous faisons face à des créatures telles que des loups-garous, des vampires ou autre... Or, pourtant, ici, nous sommes dans un polar, un thriller... donc les créatures surnaturelles ne devraient pas être présentes, n'est-ce pas? ou alors peut-être bien que oui... réponse dans le livre, bien sûr ^^ 

 Quand nous lisons la description de l'attaque (nous la vivons ensuite du point de vue de la jeune femme qui va être tuée) et notamment les bruits et gestes que la bête fait, il ne peut y avoir de doute : la jeune Maëlle, qui est la première victime de notre "animal", entend la bête émettre des grondements et des feulements, lui sauter dessus, planter ses crocs dans sa chair et finir par la déchiqueter! (ah oui, c'est violent, hein? mais bon, on est face à la bête du Gévaudan, pas un bisounours ^^ ) Enfin, le prologue se conclut sur le hurlement d'un loup qui déchire le silence pesant de la forêt...  Donc, vous serez d'accord avec moi, là, nous avons bien le vocabulaire qui est lié à un animal et plus à un être humain capable de penser par lui-même.

Alors, homme ou animal? créature démoniaque? ou autre? et dire que nous n'en sommes qu'au prologue que l'on se pose déjà toutes ces questions ;) 

Poursuivons avec le chapitre 1, qui se déroule en juin 2017 à Marseille
(alors qu'évidemment, avant, nous étions dans le Gévaudan, en Lozère) et nous retrouvons notre policier préféré en... vacances! un topos récurrent dans les différents tomes car notre auteur s'amuse à faire "souffrir" son héros : soit il interrompt ses vacances, soit il l'empêche de les prendre au dernier moment, car l'enquête démarre avant ^^ et cette fois, il le torture encore davantage puisqu'il se trouve en galante compagnie... malheureusement, sa soirée va être vite avortée car il reçoit un appel de son équipière favorite et son second, le capitaine Adriana Guivarch : or, il sait que malgré leur relation spéciale, celle-ci ne le dérangerait pas sans une bonne raison ! Après plusieurs échanges "délicieux" entre eux deux (je vous laisse les savourer) Gabriel Gerfaut apprend qu'il y a eu un meurtre dans la famille du troisième membre de son équipe, Paul Castani et que la victime du prologue est, en réalité, sa jeune cousine éloignée,  morte dans les circonstances que l'on sait. Il tient donc que son chef prenne l'enquête en main car selon lui "ça pue et c'est un truc pour lui"! Evidemment, Gabriel interrompt immédiatement ses vacances (et sa soirée qui s'annonçait prometteuse) et décide de rentrer à Paris pour s'en occuper personnellement. Certes, notre policier est parfois colérique mais jamais il ne laissera tomber son équipe qui est plus importante que tout, pour lui.

Après un retour plus que rapide sur Paris, il retrouve son équipière (Paul étant resté sur place, dans sa famille) il apprend par le Vieux (alias le chef de la Criminelle) Gustave Marcelli avec qui il a là encore, des relations particulières, quasi paternelles, qu'il y a eu un  deuxième meurtre depuis et toujours dans les mêmes morbides et terribles circonstances. Là encore, les indices que l'on nous donne nous laisse perplexes puisqu'un loup est de nouveau évoqué mais simplement pour nous dire que cela ne peut pas être une de ses oeuvres car les morsures sont bien trop démesurées et puissantes pour être celles d'une créature lupine... Gerfaut se demande bien ce qui se passe et tous deux rejoignent rapidement leur collègue sur les lieux des crimes pour apprendre qu'il y a encore eu un troisième meurtre! Evidemment, il n'en faut pas plus pour que notre chasseur impitoyable de tueurs ou bêtes ici, en série se mette en action et une fois que la "machine" est lancée... gare à ceux qui se trouveront en travers de son chemin!!!! 

Bien sûr, j'en resterai là car je ne veux pas vous en dire plus mais sachez que l'enquête ne va pas être simple puisque nos policiers vont devoir faire face non seulement à cette "chose" qui tue et à un rythme intense mais aussi aux croyances anciennes (évidemment, pour certains, cela ne peut être que LA  Bête qui est de retour) mais aussi aux superstitions nouvelles (et anciennes) puisque pour une association d'éleveurs anti-loups, ce dernier ne peut être que le responsable de ces meurtres. Ils vont alors se saisir de cette occasion pour raviver les peurs ancestrales contre cet animal et vouloir son extermination dans le département de la Lozère. Leur chef, quant à lui, y voit un moyen de manipuler ses troupes et la population afin de satisfaire ses ambitions  politiques... Vous comprenez donc que l'enquête est loin d'être simple et que les loups ne sont peut-être pas forcément ceux que l'on croit.

De plus, nous sommes dans une région agricole où, comme souvent, on n'aime guère les "étrangers" : comprenez par là les habitants de la ville tout simplement, et bien sûr, on se garde de trop en dire. Les secrets règnent en maître et il faudra toute l'intelligence et le savoir-faire de notre policier pour faire parler ces agriculteurs, éleveurs et nobliaux locaux,  mettre bout à bout les indices et trouver la solution à cette étrange affaire. Comme toujours, même s'il est plus que brillant, Gabriel Gerfaut sait reconnaître ses limites et n'hésite pas à faire appel à des aides extérieures et diverses : ainsi, il bénéficiera non seulement d'une vétérinaire experte, capable d'identifier les morsures animales et donc de dire de quel animal elles proviennent (tiens tiens notre experte a travaillé au Kenya, sur des projets importants  et est une spécialiste des prédateurs : peut-on y voir un clin d'oeil à Africamorphose, autre roman de Gilles Milo-Vacéri? en tout cas, moi, j'y ai pensé) mais aussi de l'aide d'un spécialiste de la légende de la bête du Gévaudan. (là encore, comme pour "Les 7 fantômes", Gerfaut sait s'ouvrir aux explications irrationnelles et historiques, même s'il n'y croit pas forcément. En revanche, c'est un homme tolérant et intelligent, il sait donc que toute information est bonne à prendre... à lui ensuite de faire le tri et de trouver la bonne solution.


Plus l'on avance dans la série, plus l'on voit se développer les liens entre notre trois policiers et bien sûr, on nous donne quelques indices sur le passé de nos personnages préférés (on a vraiment vraiment envie d'en savoir plus sur Gabriel et savoir pourquoi il a fait passer son métier avant tout) : chacun évolue individuellement mais aussi dans l'équipe : ainsi, Paul qui était encore sur la réserve dans le tome précédent, prend un peu plus d'assurance (alors que cette enquête liée à sa famille en raison de la première victime n'était pas simple pour lui). Quant à Adriana, c'est simple, je l'adore cette femme : non seulement, elle est intelligente, brillante et est une policière hors-pair avec une force de caractère exceptionnelle (vous le découvrirez encore en lisant ce roman) mais en plus, elle sait comment contrer le sale caractère de son patron, qu'elle admire pleinement. Enfin, que dire de leur relation... c'est évidemment le fil conducteur aussi des tomes puisqu'ils jouent un peu au chat et à la souris tous les deux, franchissant à chaque nouvelle histoire un cap, tout en sachant que toute histoire semble impossible, vu qu'ils travaillent ensemble. 
Bref, l'amatrice de romance que je suis aussi ne peut continuer à espérer (et je sais que Caroline aussi ;) oui oui la Caroline à qui sont dédiés aussi ces romans et que j'ai eu la chance de rencontrer donc d'échanger avec elle sur ces histoires) qu'il finisse par se passer, quand même, quelque chose entre eux. :) Imaginez-moi avec un visage quasi implorant en direction de Gilles Milo-Vacéri!!!!! ;) Bref, évidemment, l'avenir nous le dira mais mais, je veux garder espoir...

Je pourrais une fois de plus continuer longtemps à vous parler de ce cinquième opus : vous le savez, quand j'aime, je suis dithyrambique ;) Une fois de plus, Gilles Milo-Vacéri nous entraîne dans une enquête magnifiquement ficelée, se basant sur les mystères d'une légende, pourtant locale mais qui n'a jamais été oubliée puisqu'on n'a jamais vraiment su la vérité sur ce qui s'était réellement passé à l'époque. Bien sûr, il se sert des documents historiques, des témoignages que l'on a de ces crimes affreux MAIS au XVIIIème siècle, n'oubliez pas que la plupart des gens ne savaient ni lire ni écrire, qu'il y a donc peu de témoignages gardés et avérés, qu'ils étaient très crédules donc très manipulables et que la religion avait une importance considérable. D'ailleurs, le loup a longtemps été considéré comme une créature du diable et chassé en partie pour ces raisons. Malheureusement, encore aujourd'hui, il suffit d'écouter les discours des "Delpuech" en herbe pour comprendre que ces croyances "bouh le loup est dangereux, bouh le loup va manger vos enfants, bouh il va rentrer dans vos demeures et vous égorger" ne sont toujours pas mortes! Bien sûr, c'est un prédateur et il chasse mais il n'est pas la créature infernale que l'on tente parfois de nous faire croire depuis l'An Mille, au moins et comme tout animal, il a le droit de vie et de se reproduire en France, n'en déplaise aux éleveurs, victimes bien plus souvent de chiens errants que de véritables loups (ceci dit, je comprends aussi leur désarroi quand ils retrouvent des bêtes attaquées et tuées mais de là à immédiatement vouloir accuser le loup, il y a une marge) Je remercie d'ailleurs Gilles Milo-Vacéri pour son plaidoyer en leur faveur. Comme toujours, bien que ses romans soient des histoires destinées à nous faire passer un bon moment, il en profite pour faire passer des messages et appeler à la réflexion sur plusieurs sujets. C'est aussi cela la marque des grands auteurs : nous inciter à réfléchir tout en nous amusant et bien là, il fait presque sienne la devise de La Fontaine "je me sers des animaux pour instruire les hommes". 
Mais une question finale demeure... La bête du Gévaudan de Gilles Milo-Vacéri est-elle un homme ou un animal? et bien, vous le saurez, évidemment, en lisant cette excellente cinquième enquête de mon policier préféré "le commandant Gerfaut"!!! ;) et lisez-le bien jusqu'au bout, car comme toujours, en lisant les dernières lignes, vous vous direz "non mais quoi? hein? mais que?" lol chutttttttttttttt allez lire, je vous dis ;) 

Donc, pour vous précipiter et lire ce livre, c'est par ici : La bête du Gévaudan


Je vous rappelle enfin les chroniques des tomes précédents : 

Que son règne vienne (tome 1) : chronique 

- Le mystère Lux & Umbra (tome 2) : chronique
Les 7 fantômes (tome 4) : chronique 

A suivre, prochainement celle du tome 3 "Le semeur d'âmes"

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