jeudi 24 mars 2022

Une romance érotique très bien écrite sur un sujet sulfureux.

jeudi 24 mars 2022

Je l'avoue quand je me suis lancée dans cette lecture, j'y allais avec un peu d' appréhension car la romance érotique, ce n'est pas du tout mon truc. Mais je sais qu'Angela Behelle est une pointure dans ce sous-genre de la romance et le thème me plaisait donc, je me suis dit, pourquoi pas. 

Alors, soyons clairs, cela confirme ce que je pensais :  ce n'est pas vraiment pour moi : je n'ai pas détesté du tout, hein? loin de là!  Je l'ai bien lu jusqu'au bout mais il y a des choses qui m'ont gênée, moi (donc, c'est totalement personnel)  mais parce que ça ne correspond pas à ce que j'aime dans la romance. En revanche, il est super bien écrit et fait : et non, ce n'est pas contradictoire ^^ Il y a des classiques de la littérature française que je déteste (étant prof de français, je sais de quoi je parle ^^ ) et pourtant, ils sont très bien écrits. Je suis donc capable de distinguer totalement les deux. Et là, je vous l'ai dit, j'ai apprécié malgré tout ma lecture, sauf à certains moments en raison de ce qui était abordé. 

 Tout d'abord, sachez qu'il s'agit d'un roman écrit à la troisième personne et au passé  et ça, moi, j'adore! J'ai beaucoup de mal avec l'utilisation de la première personne (je vous l'ai déjà dit) qui est à la mode actuellement : j'ai une formation littéraire et les récits à la troisième personne et au passé sont, pour moi, la base de la littérature... alors, autant vous dire que quand je lis une romance qui,  non seulement utilise cette narration mais en plus, plante le décor pour que l'histoire soit crédible et même use de descriptions pour que l'on comprenne davantage les enjeux de la romance, je ne peux qu'applaudir.
   Je ne doute pas que cela va en déstabiliser certaines voire que cela fera qu'elles ne l'apprécieront pas pour cette raison (
j'ai arrêté de compter le nombre de fois où un roman est descendu parce qu'écrit à la troisième personne, je ne comprends tout simplement pas) mais vous voilà prévenus. De plus, comme je l'ai dit, l'auteure a choisi de nous expliquer un certain nombre de détails avant de rentrer vraiment dans l'action et quand on a fini de le lire, on se dit qu'elle a bien fait car c'est nécessaire aux choix qu'elle fait pour ses personnages. Attention, on est loin des descriptions des auteurs réalistes du XIXème siècle, hein? et des fameuses 80 pages qui ouvrent Le Père Goriot de Balzac! 

Outre cette narration "à l'ancienne" diront certains et que moi je qualifie de "normale", elle aborde une histoire interdite puisque l'héroïne est une femme mariée et le héros, un jeune prêtre séduisant qui va succomber aux charmes de la dite baronne et qui plus est, a quelques années de plus que lui. Moi qui déteste les tromperies dans les romances, quand on voit l'espèce d'ordure qui lui sert de mari, je me dis qu'elle fait bien et qu'elle a bien raison! De plus, vous rajoutez une belle-mère étonnante qui la soutient et donc nous surprend et vous avez une histoire originale de par la manière dont elle est traitée (en effet, le thème de l'histoire d'amour entre un prêtre et une femme est régulièrement utilisé, notamment depuis le fameux roman "Les oiseaux se cachent pour mourir" qui a fait rêver toute une génération! ) 

"Crois en moi" (au titre ambigu ^^ ) est sorti le 17 mars chez Juno Publishing et je remercie Maïa pour son envoi en service presse.

Présentation de l'éditeur

Le père Côme Bieville, 28 ans, fraîchement issu du séminaire, débarque à la gare de Saint Hymne, en Bourgogne, un beau matin du mois de juin. Imaginez ce superbe et athlétique jeune homme vêtu d’une austère soutane, traversant la ville en traînant derrière lui une lourde valise ornée d’images pieuses Cela a de quoi surprendre dans cette contrée paisible.

De là à penser qu’il s’agit du remplaçant du père Garmin que l’âge a contraint à la retraite, il n’y a qu’un pas que les Saint Hymnois sont allègrement prêts à franchir. Encore faut-il le vérifier. Aussi, dès le dimanche suivant, les bancs de l’église se repeuplent et la messe retrouve tout d’un coup, une audience fascinée qu’elle n’avait plus connue depuis longtemps.

Madame la Baronne qui a tant œuvré à cet indispensable remplacement s’en réjouit. Selon cette honorable bienfaitrice, ce jeune curé à la voix d’or et au sourire angélique est une véritable aubaine pour la paroisse.

Et ce n’est pas Louise, sa chère et dévouée belle fille, qui la contredira. Le père Côme Bieville semble en effet avoir conquis tout le monde.

Reste cependant à savoir s’il saura se montrer aussi compétent que l’ont assuré ses supérieurs.

Car, il ne faut pas croire qu’à Saint Hymne, il ne se passe jamais rien.

Mon avis :  Je vais donc me répéter pour que tout soit bien clair lol c'est un roman extrêmement bien écrit, précis avec des mots justes abordant un thème qui peut choquer (et dans le roman, il y a des passages crus et qui peuvent heurter la sensibilité de certains ou certaines (je vous informe toutefois qu'il y a un avertissement au départ, ce n'est pas pour rien) les amours interdites entre un prêtre catholique et une jeune femme mariée et mère d'un enfant mais pas que. Nous sommes dans le milieu de la noblesse (eh oui, ce n'est pas parce que nous n'avons plus de roi qu'il ne reste pas des nobles en France) où les apparences sont légions et malheureusement ou heureusement^^, cela va avoir un impact énorme sur l'histoire. 

 L'histoire se déroule dans la petite ville imaginaire de Saint Hymne et nous découvrons une famille qui semble régner sur la ville mais aussi sur la paroisse : en effet, la baronne en titre a l'habitude d'obtenir ce qu'elle veut et lorsque le vieux curé se casse une jambe et doit se retirer, il est hors de question que "ses terres" restent sans un représentant de Dieu! Elle va donc aller elle-même solliciter un nouveau prêtre (et soyons clairs, avec la crise des vocations, ce n'est pas gagné) auprès du diocèse : comme c'est une généreuse bienfaitrice (eh oui, vive l'argent qui fait beaucoup dans ce milieu-là aussi) elle obtient la nomination rapide d'un nouveau prêtre : le père Côme Bievelle mais ce qu'elle ne sait pas, c'est que ce dernier est un jeune homme dont c'est le premier ministère mais aussi qu'il est extrêmement séduisant et qu'il risque de tenter bien des ouailles.  
Mais cette arrivée et le caractère de cet homme vont alors servir de nouveaux projets et l'attirance qu'elle va vite constater entre sa belle-fille et l'homme d'église, au lieu de la choquer, va finir de la convaincre du bien-fondé de ses désirs.
 J'en reste volontairement là.

  Côme est un jeune prêtre qui, lorsqu'il arrive, est totalement dévoué à sa religion et à son maître Dieu. On pourrait le penser très traditionnaliste puisqu'il porte encore la soutane à une époque où peu l'utilisent pour se fondre davantage dans la population. Mais lorsqu'il rencontre la jeune baronne Louise (la belle-fille de la précédente) , son univers va être totalement bouleversé et il va tout faire pour résister à la tentation. Mais cette dernière est séduisante, généreuse mais malheureuse. Au final, on va réaliser que c'est quelqu'un de bien dans son époque et qui va attirer non seulement les fidèles pour son charme mais aussi et surtout par sa personnalité extravertie et généreuse : en effet, il va ouvrir son église au monde extérieur et va vite créer une communauté pour venir en aide à ceux qui en ont besoin. Bien évidemment, il est soutenu par la baronne-mère et surtout Louise, sa belle-fille qui va progressivement se rapprocher de lui. Cèdera-t-il à la tentation? et si oui, quid de son avenir? renoncera-t-il à son ministère pour lequel il se sait fait? 

  Louise de Saint-Hymne est une jeune femme complexe et malheureuse en mariage : bien qu'elle ne soit que la belle-fille de la baronne, elle a son total soutien face son abject de mari qui est pourtant le fils de cette dernière. Lorsqu'elle rencontre Côme, elle est séduite par son allure et bientôt par son caractère : mais elle est mariée et aurait gros à perdre s'il lui venait l'idée de quitter son époux. Volontairement, je ne vous en dirai pas plus afin que vous découvriez son histoire et qui elle est vraiment. C'est un personnage timide au départ mais qui va finir par s'ouvrir au monde extérieur elle aussi : heureusement qu'elle a sa belle-mère et son fils qu'elle adore. La première est aussi un être complexe et toutes deux représentent au final l'héritage d'un ancien monde basé sur le pouvoir et le paraître. Là encore, je ne vous en dirai volontairement pas plus mais sachez que cette femme, en apparence, froide et condescendante, qui a l'habitude qu'on lui obéisse, est une personne qui gagne à être connue. 

  On a donc outre la romance interdite et hot entre ces deux héros, tout un univers qui nous est dépeint et qui est très crédible, reposant pour tous sur l'importance des apparences: celles-ci pouvant faire le bonheur ou le malheur des uns et des autres. Si certains passages m'ont déplu (mais je me répète, c'est personnel car ce n'est pas ce que je recherche en lecture) d'autres en revanche, m'ont amusée et convaincue car comment ne pas voir le clin d'oeil à "la bonne du curé" mais aussi à cette ouverture sur le monde extérieur qui m'a rappelé certains passages de Sister Act (peut-être est-ce un hasard) En tout cas, la littéraire que je suis a grandement apprécié l'écriture précise et très travaillée d'Angela Behelle, la construction du roman et ce que dénonce l'auteure à travers cette romance tabou. Au final, c'est bel et bien ce que j'ai préféré ;) 

 Donc, si vous avez envie de lire une histoire interdite, très bien écrite mais avec des passages parfois hard, n'hésitez pas un seul instant.  

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