mardi 21 février 2017

Un "bâtard" qui gagne à être connu...

mardi 21 février 2017
J'ai décidément beaucoup les romans que proposent les éditions City dans leur collection Eden. Ce sont d'ailleurs souvent des romans que je repère d'ailleurs en version originale. Je les félicite d'ailleurs car ils respectent souvent la couverture d'origine et c'est le cas d'ailleurs avec "Bastard". Celui-ci est sorti le 25 janvier et a été écrite par l'auteure australienne J.L. Perry.

Ce roman est très sympa à lire concernant l'histoire ; en revanche, la traduction est vraiment plus que discutable : en effet, il me semble que traduire, ce n'est pas seulement retranscrire  mot à mot mais c'est aussi faire des choix et surtout réécrire certaines phrases afin qu'elles soient agréables à lire, qu'elles correspondent au goût du public du pays où le livre est publié parce que si elles passent dans la langue d'origine, ce n'est pas toujours le cas de celles traduites et c'est bien le cas ici. Mais je vous en reparlerai par la suite.

Présentation de l'éditeur
Carter et Indiana se détestent. Depuis qu'il a emménagé à côté de chez elle, le bad boy fait vivre un enfer à sa voisine, qui le lui rend bien. Mais, derrière ces disputes, les deux voisins sentent bien qu'il y a quelque chose d'autre.

Sous l'agressivité de Carter, on devine beaucoup de souffrance. Abandonné par son père, le jeune homme se considère comme un « bâtard », indigne de l'affection des autres. Alors quand Indiana surgit dans sa vie, il repousse ses sentiments et l'idée même d'une relation.

De son côté, Indiana est douce et optimiste. Et dans les yeux du séduisant Carter, elle a vu quelqu'un d'autre que l'odieux voisin. Quelqu'un qui l'attire irrésistiblement. Elle est prête à tout pour faire tomber ses défenses. Et  découvrir si Carter n'est effectivement qu'un « bâtard »...
Il croit qu'il ne mérite pas d'être aimé. Elle veut percer la carapace du « salaud »...


Mon avis : comme je le disais en début d'article, ce roman est assez sympa à lire : l'histoire est cohérente et même surprenante par moment.
Nous faisons connaissance avec Carter, un petit bonhomme de 5 ans, qui s'apprête à rencontrer ses grands-parents. Les échanges qu'il a avec sa mère qui l'emmène pour lui présenter ses parents, nous font fondre et l'on se dit qu'il est à croquer... aussi, avons-nous le coeur brisé avec lui, quand son grand-père le rejette brutalement et se comporte comme un vrai bâtard!
Malheureusement, ce qui se passe dans ce prologue va conditionner le petit garçon.. Le chapitre 1 s'ouvre sur le même Carter mais bien plus âgé et proche de la majorité.. Là, on se rend compte qu'il a beaucoup beaucoup changé. Il s'apprête à déménager et suivre sa mère qui part s'installer chez son nouveau mari. Malheureusement, ce type est un deuxième bâtard (vous l'avez compris, je prends volontairement ce mot par rapport au titre) et s'il est heureux d'épouser la mère du jeune homme, il n'accepte pas du tout son fils et le lui fait bien comprendre. Carter fait donc des efforts gigantesques pour le cacher à sa mère et l'on voit qu'il est prêt à tout pour la rendre heureuse, quitte à ce que lui souffre en silence. Evidemment, cela ne va pas arranger son caractère...

Le jour de son arrivée dans sa nouvelle "maison" (comment peut-on considérer le lieu où l'on vit comme SA maison, si l'on vous fait sentir que vous n'êtes pas le bienvenu?), il fait la connaissance de sa nouvelle voisine... une jeune fille de 16 ans, Indiana qui vit avec son père (sa mère est décédée quand elle était enfant) et qui va le troubler plus que raison. Déstabilisé, il réagit comme un vrai connard, se montre désagréable, la provoque et essaie de l'éloigner de lui (il choisit donc de faire en sorte qu'elle le déteste). Quant à elle, dès le départ aussi, elle est attirée par lui et ne comprend pas cette agressivité à son égard. Donc, à première vue, les choses semblent mal parties entre eux mais elle va être témoin de différents événements et elle va essayer de percer le mur qu'il a érigé autour de lui... La question est donc, réussira-t-elle à communiquer avec lui et à se rapprocher ce jeune homme qui souffre de sa solitude et en même temps qui voudrait tant être aimé pour lui-même? la situation est complexe et comme ce sont deux adolescents, ça l'est encore plus.
Ce roman se déroule en deux parties puisqu'il y a une ellipse de cinq ans...et la deuxième partie, pour moi, est la meilleure.


Comme à chaque fois, vous savez que je ne vous raconte que le début, histoire de vous mettre l'eau à la bouche : d'ailleurs, dites-moi, hein? s'il y a quelque chose qui vous déplaît ou si vous pensez que je vous en révèle trop. Généralement, les retours de mes chroniques, sur la page, sont positifs mais si vous trouvez que j'en dis trop, n'hésitez pas à me le dire (bon, si vous relisez bien ce que je vous ai dit, je vous ai raconté, en un peu plus détaillé, la 4ème de couverture) 

Bref, revenons au roman.
Comme je vous l'ai dit, j'ai bien aimé cette histoire et ce, dès les premières pages : peut-être que cela vient  justement de ces premières pages avec ce petit bout de chou, rejeté de manière injuste par son grand-père mais force est de constater que l'on s'attache immédiatement au héros. Il ne m'a pas fallu beaucoup de lignes pour craquer pour ce jeune homme rebelle qui cache bien son jeu. Voir son crétin de beau-père agir aussi mal alors avec lui et ce, sans raison, alors que lui fait tout pour faire plaisir à sa mère a fini de me faire fondre. Bien sûr, il se montre parfois comme une vraie tête à claques dans les premiers échanges avec Indiana mais là encore, très vite, il va laisser paraître sa vraie personnalité et l'on ne peut avoir qu'une envie, le connaître davantage. Carter est certes un jeune homme séduisant, qui a un côté bad boy en lui (il a ce quelque chose en plus qui fait que l'on craque malgré son comportement pas toujours intelligent ) mais c'est avant tout un être complexe, qui a bien trop souffert pour son âge et qui est un gars bien. Je dirais que le Carter  du début, préfigure l'homme qu'il va devenir et qui fait que l'on tombe complètement sous son charme. C'est un héros intense, qui aurait pu être davantage creusé mais qui fait qu'on ne l'oubliera pas de suite. L'homme qu'il devient après ces 5 ans est vraiment vraiment un type bien (attention, hein? chassez le naturel, il n'est pas bien loin) mais ce qu'il a fait et fait de sa vie mérite le respect. Ce n'est d'ailleurs pas le père d'Indiana qui dira le contraire. 

L'héroïne, elle, au départ est tout son opposé : chaleureuse, lumineuse, éclatante de vie, elle est ravie d'avoir un nouveau voisin de son âge ou presque. Mais elle va vite retomber de son nuage quand elle va le rencontrer : il lui plait immédiatement mais dès qu'il lui adresse la parole, elle se sent agressée, insultée et elle souffre car elle ne comprend pas ce qu'elle lui a fait. Mais elle va vite réaliser que derrière cette apparence arrogante se cache quelqu'un qu'elle brûle de connaître et elle va progressivement faire tomber ses murs. Malheureusement, elle n'est qu'une ado de 16 ans et ce n'est pas facile de faire face à son premier amour, surtout quand celui-ci est aussi révolté et n'a pas une vie simple. Là, encore, la parenthèse des 5 ans nous la fait retrouver comme on pouvait le pressentir ; c'est une battante et elle aura bien besoin de toute sa force pour pouvoir mener ses propres combats. L'aide de Carter sera d'ailleurs primordiale.

J'ai aimé leur relation encore marquée par l'adolescence (alors que j'ai passé l'âge depuis longtemps) mais peut-être parce qu'elle est marquée par une maturité qui préfigure la suite : elle est d'ailleurs tout sauf nian nian comme cela peut arriver un peu parfois. Evidemment, j'ai préféré quand ils se retrouvent après ces 5 ans de séparation. Là encore, rien ne leur est épargné et ce n'est vraiment pas ce à quoi l'on s'attend (mais je ne vous en dirai pas plus) mais leur histoire n'en est que plus riche et plus belle. On est heureux avec eux mais l'on a aussi peur pour eux et l'on souffre enfin pour eux. Bref, c'est une belle histoire avec son lot de souffrances. 

Ce que j'ai aussi aimé est la présence des deux parents et particulièrement le père d'Indiana que j'ai vraiment vraiment beaucoup apprécié : dès le départ, il voit Carter tel qu'il est réellement et j'ai beaucoup aimé la relation qu'ils bâtissent tous les deux. De plus, il a  aussi sa propre histoire, ses propres souffrances et c'est un père génial avec sa fille : bref, un père un peu idéal mais pas parfait car malgré tout, il fait aussi souffrir sa fille chaque année et on a envie de le secouer un peu à ce moment-là, hein?
Quant à la mère de Carter, il a fallu qu'on avance dans le roman pour que je commence à l'apprécier parce qu'au départ, je lui en ai un peu voulu d'avoir emmener ce petit bout vers son crétin de père puis d'avoir épousé ce type qui est un vrai connard... on se demande comment elle ne peut pas voir qu'il traite si mal son fils qu'elle aime tant (car oui, elle l'aime et croit vraiment faire son bonheur : on peut d'ailleurs se demander comment elle aurait réagi si elle avait su que son mari était odieux avec Carter, je pense qu'elle l'aurait quitté MAIS on ne le saura pas) Elle aussi joue un peu les figures maternelles pour Indiana et c'est assez sympa.


Il y a quelques personnages secondaires intéressants mais qui mériteraient qu'on les creuse, notamment Jax, qui est l'ami de Carter ; on le croise surtout dans la deuxième partie du roman. Je n'en dis pas plus car ce serait vous révéler un certain nombre de choses et je ne le veux pas. J'aimerais qu'il ait son roman lui aussi. Il est prometteur et complexe, lui aussi, derrière une apparence de bad boy, qui couche avec tout ce qui lui tombe sous la main.


Enfin, je m'arrêterais quelques instants sur l'écriture... l'histoire est bien ficelée et les pages se tournent vraiment toutes seules. MAIS que dire de la traduction et donc des reformulations des phrases en français?! je sais bien qu' en anglais, les auteures anglo-saxonnes n'ont aucun problème avec les termes sexuels, évoqués de manière très crue MAIS généralement, les traducteurs reformulent un peu pour que cela corresponde aux goûts du public français. J'ai discuté l'an dernier avec deux auteures et traductrices au Festival du Roman féminin, à Paris, et elles-même reconnaissaient qu'elles transformaient et réécrivaient les scènes de sexe pour qu'on ne tombe pas dans la vulgarité qui plait aux Américains, visiblement. Franchement, je ne suis pas pudibonde, je n'ai rien contre les scènes de sexe (sinon, je ne lirais pas ce type de romans) mais quel est l'intérêt d'écrire "que ton minou m"a manqué ou ta chatte est si bonne"! bon sang, on est dans les clichés de bas étages, là! et en plus, ça agace plus qu'autre chose... l'histoire mérite bien mieux que ce vocabulaire assez lamentable! 

Bref, malgré ce dernier point négatif, c'est un roman que j'ai apprécié pour son histoire et ne peut que vous le recommander...

Pour découvrir l'histoire de Carter et Indiana et pour 
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